mardi 19 février 2013

Walk of shame

Ca se voit dans le look: le mascara un peu coulé, les boucles d'oreilles trop intenses dans la lumière matinale, du linge de soirée passablement fripé. Je le sens dans mon corps: l'envie pressante de prendre une douche, une faim de loup, un fond mal de tête et la promesse de faire une sieste. Des signes classiques du lendemain de baise où la nuit s'est fondue dans le jour entre deux orgasmes et trois coups de langue. Et cette impression latente que tous les gens que je croise sur mon chemin savent pertinemment comment j'ai passé ma nuit: le sourire entendu de la caissière aux Tim Hortons, le regard plein de jugement de la petite madame en devenir, la face fripé d'un gars qui semble avoir passé la nuit en bonne compagnie lui aussi.

Et ce matin là, le walk of shame s'est teinté d'une coche de honte supplémentaire. Je descends les escaliers de son bloc, et presqu'arrivée au bas, je manque une marche et me tords la cheville. Je boite pour descendre le reste des marches en me convaincant de pas brailler de douleur. Je boite pour monter les 30 marches qui mènent au stationnement tout en m'agrippant à la rampe. Je boite en traversant le parking glacé en essayant de ne pas me péter la gueule. Je prie qu'il ne regarde pas par la fenêtre a ce moment. Je roule comme une petite vieille du dimanche car j'ai un peu de misère à conduire. Je tente de dissimuler mon boitement en arrivant chez mes parents. J'essaie de ne pas changer de couleur quand j'explique simplement 'avoir manqué une marche'alors que toute un flots d'images me revient en tête. J'essaie de ne pas trop y repenser 3 jours plus tard quand je ne suis pas capable de toffer plus de 10 minutes sur le tapis roulant au gym.

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