mercredi 10 août 2011

Dans la salle d'attente

Je ne dormais plus. Les fantômes qui habitaient les cauchemars de l'enfance n'ont pas sitôt fait de se dissiper qu'ils sont remplacés par les spectres de nos plus douloureuses passions. A quel âge commence-t-on a faire ses nuits? A quel âge recommence-t-on à ne pas les faire? - Claudia Larochelle


Parfois dans des moments sombres, j'ai l'impression que je n'y survivrai jamais. A la vie, a la souffrance. Je ne doute plus de ma survie mais parfois du prix qu'elle m'a coutée. Ces dernières années, j'ai parfois eu l'impression que je deviendrais béton armé. La t-fal des bons sentiments. Peut être des sentiments tout court. Mais force est de constater que mon âme bouillonne toujours. Alors peut-être que je n'aurai jamais aussi mal qu'avant. Parce que mon coeur a de la corne. Parce que le plus gros de mon innocence n'existe plus. Parce que j'en ai vu d'autres. Moins blessée car mes attentes ne sont plus ce qu'elles étaient. Je tombe d'un peu moins haut. Mais il arrive que, tel un vin mal accordé, il soit difficile de conjuguer la colère et l'inquiétude. D'en vouloir a quelqu'un tout en réalisant à quel point on tient à eux. Dans certains cas, c'est le cercle de la vie dans d'autres, les méandres de l'amours, les détours de l'amitié ou la froideur des relations sociales.

Il y a quelques semaines, la mort est venue cogner à la porte et s'est installée dans la salle d'attente. Elle fait son agace avec quelqu'un avec qui j'ai des souvenirs précieux, des moments troubles, des rancunes que j'avais mis en veille pour le bien commun. Mais maintenant que sa mortalité est à mes yeux plus imminente que jamais, je me sens confuse. Plus bouleversée que je ne l'aurais crue. C'est difficile d'en parler a ceux qui l'aiment, difficile à expliquer pour qui ne l'a pas connu. Je n'ai vécu un début de deuil comme ca avant. Parce que soit que j'aimais la personner sans conflits. Parce que je l'aimais de loin. Peut-être un peu de culpabilité de n'avoir pu la connaître davantage, de pas n'avoir fait plus pour elle. Mais que des sentiments positifs envers cette personne. Mais maintenant, c'est difficile de gérer des émotions qui me tirent dans les tous les sens. Auxquelles je ne peux m'abandonner car la vie elle aussi est dans la salle d'attente. Pour rester forte car d'autres proches souffrent de la situation.

J'ai croisé l'ex sur msn. La seconde ou il m'a dit bonjour, les larmes ont jailli. Comme si jamais trouvé un petit recoin ou être en sécurité. Ou laisser aller. Ou me laisser aller à ma faiblesse en toute quiétude.

1 commentaire: